| Titre : |
La laïcité n'est pas ce que vous croyez |
| Type de document : |
texte imprimé |
| Auteurs : |
Pierre Dharréville (1975-....), Auteur ; Jean Baubérot (1941-....), Préfacier, etc. |
| Editeur : |
Ivry-sur-Seine : Les Éditions de l'Atelier |
| Année de publication : |
2013 |
| Importance : |
1 vol. (143 p.) |
| Format : |
22 cm |
| ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-7082-4242-5 |
| Langues : |
Français (fre) |
| Mots-clés : |
Laïcité -- France -- Histoire |
| Résumé : |
La laïcité ne passe pas de mode au grand café de la République. Chaque nouvelle marée apporte son lot de polémiques fracassantes : port du voile, prières dites «de rue», viande halal, pratique du ramadan, construction de mosquées, islam dit «radical»... Et l'extrême droite ne manque pas une occasion de tourner la manivelle de son orgue de barbarie, qui bégaye toujours le même chant de haine, réveillant le frisson de la peur et le fantasme des envahisseurs.» On en voudrait, messieurs-mesdames, à la France éternelle, dont l'étoile ne finit pas de pâlir, et plus seulement au pain des Français. Le problème numéro un du quotidien ? Que des croyants pratiquent une religion qui n'est pas «bien de chez nous» et, pis encore, se trouverait directement reliée au nouvel ennemi de l'Occident chrétien menacé : le «camp musulman». L'art - ou plutôt l'artifice - de l'amalgame n'est pas sans effets.
Aussi, nous fûmes saisis d'effroi, mais malheureusement pas surpris, de voir successivement deux jeunes femmes, dont l'une était enceinte, violemment agressées dans le Val-d'Oise, au mois de juin 2013, parce qu'elles portaient un voile. Les auteurs de ce méfait ne sauraient se revendiquer de l'esprit des Lumières. Mais pourtant, ils sont sans doute de ceux qui se drapent dans les plis de la laïcité pour justifier le racisme qui les habite. C'est ce que répète la présidente du Front national, Marine Le Pen, qui assume d'avoir comparé des musulmans en prière à l'Occupation : on ne l'empêchera pas, dit-elle, de dire la vérité aux Français et de défendre la laïcité «dont les violations sont quotidiennes en France». C'est ce que répète tout un pan de la droite, dans le sillage de Nicolas Sarkozy, dont on se souvient qu'il s'était fait l'inventeur du concept édifiant de «musulman d'apparence». Ainsi, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a-t-il cru bon d'ériger une pauvre querelle de cour d'école en débat politique affligeant : un élève s'était vu privé de son pain au chocolat par un de ses camarades sous prétexte qu'on ne mange pas pendant le ramadan. Ce n'est, hélas, qu'un exemple parmi tant d'autres de cette stigmatisation permanente, qui se présente comme une courageuse opération vérité, victime de la terrible censure des bien-pensants.
La manipulation est simple : en attaquant les «Arabes», non pas sur leur origine mais sur leur religion, on se revendique de la laïcité et l'on peut se bricoler une respectabilité républicaine. Mais il s'agit d'une laïcité bien franchouillarde qui n'est, pour le coup, qu'une laïcité d'apparence... Ce qu'ils défendent, c'est cette identité nationale rancie, proche de Travail, famille, patrie !
C'est ce détournement de laïcité massif, avec les dangers qu'il charrie comme un fleuve ses alluvions, qui a fini par me décider à produire ce travail et à pousser ce coup de gueule : la laïcité n'est pas ce que vous croyez ! Car la laïcité est au coeur d'un grand malentendu. Un insupportable malentendu.
Aucune prétention dans mon propos. Même si, avec un tel titre, il faut s'attendre à ce qu'on me le renvoie illico par retour de service. Aucune prétention, mais un profond agacement, une sourde inquiétude et une posture de combat.
Combien de fois la laïcité a-t-elle servi de cheval de Troie ? Et combien de fois lui a-t-on fait cracher de la fumée par les naseaux ? Emballements médiatiques, empilement de lois aux formulations bizarres, amalgames en pagaille, incantations verbeuses... Le sujet est une matière hautement inflammable susceptible à tout moment de déchaîner les passions hors de tout entendement.
Il y a les cabris, qui scandent le mot magique chacun à leur façon, en sautant sur leurs chaises, au point de finir par en faire du petit bois. Et il y a les vautours qui planent en trajectoires circulaires au-dessus de la laïcité, dont les battements d'ailes attisent la braise, et qui ricanent le même nom. |
La laïcité n'est pas ce que vous croyez [texte imprimé] / Pierre Dharréville (1975-....), Auteur ; Jean Baubérot (1941-....), Préfacier, etc. . - Ivry-sur-Seine : Les Éditions de l'Atelier, 2013 . - 1 vol. (143 p.) ; 22 cm. ISBN : 978-2-7082-4242-5 Langues : Français ( fre)
| Mots-clés : |
Laïcité -- France -- Histoire |
| Résumé : |
La laïcité ne passe pas de mode au grand café de la République. Chaque nouvelle marée apporte son lot de polémiques fracassantes : port du voile, prières dites «de rue», viande halal, pratique du ramadan, construction de mosquées, islam dit «radical»... Et l'extrême droite ne manque pas une occasion de tourner la manivelle de son orgue de barbarie, qui bégaye toujours le même chant de haine, réveillant le frisson de la peur et le fantasme des envahisseurs.» On en voudrait, messieurs-mesdames, à la France éternelle, dont l'étoile ne finit pas de pâlir, et plus seulement au pain des Français. Le problème numéro un du quotidien ? Que des croyants pratiquent une religion qui n'est pas «bien de chez nous» et, pis encore, se trouverait directement reliée au nouvel ennemi de l'Occident chrétien menacé : le «camp musulman». L'art - ou plutôt l'artifice - de l'amalgame n'est pas sans effets.
Aussi, nous fûmes saisis d'effroi, mais malheureusement pas surpris, de voir successivement deux jeunes femmes, dont l'une était enceinte, violemment agressées dans le Val-d'Oise, au mois de juin 2013, parce qu'elles portaient un voile. Les auteurs de ce méfait ne sauraient se revendiquer de l'esprit des Lumières. Mais pourtant, ils sont sans doute de ceux qui se drapent dans les plis de la laïcité pour justifier le racisme qui les habite. C'est ce que répète la présidente du Front national, Marine Le Pen, qui assume d'avoir comparé des musulmans en prière à l'Occupation : on ne l'empêchera pas, dit-elle, de dire la vérité aux Français et de défendre la laïcité «dont les violations sont quotidiennes en France». C'est ce que répète tout un pan de la droite, dans le sillage de Nicolas Sarkozy, dont on se souvient qu'il s'était fait l'inventeur du concept édifiant de «musulman d'apparence». Ainsi, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a-t-il cru bon d'ériger une pauvre querelle de cour d'école en débat politique affligeant : un élève s'était vu privé de son pain au chocolat par un de ses camarades sous prétexte qu'on ne mange pas pendant le ramadan. Ce n'est, hélas, qu'un exemple parmi tant d'autres de cette stigmatisation permanente, qui se présente comme une courageuse opération vérité, victime de la terrible censure des bien-pensants.
La manipulation est simple : en attaquant les «Arabes», non pas sur leur origine mais sur leur religion, on se revendique de la laïcité et l'on peut se bricoler une respectabilité républicaine. Mais il s'agit d'une laïcité bien franchouillarde qui n'est, pour le coup, qu'une laïcité d'apparence... Ce qu'ils défendent, c'est cette identité nationale rancie, proche de Travail, famille, patrie !
C'est ce détournement de laïcité massif, avec les dangers qu'il charrie comme un fleuve ses alluvions, qui a fini par me décider à produire ce travail et à pousser ce coup de gueule : la laïcité n'est pas ce que vous croyez ! Car la laïcité est au coeur d'un grand malentendu. Un insupportable malentendu.
Aucune prétention dans mon propos. Même si, avec un tel titre, il faut s'attendre à ce qu'on me le renvoie illico par retour de service. Aucune prétention, mais un profond agacement, une sourde inquiétude et une posture de combat.
Combien de fois la laïcité a-t-elle servi de cheval de Troie ? Et combien de fois lui a-t-on fait cracher de la fumée par les naseaux ? Emballements médiatiques, empilement de lois aux formulations bizarres, amalgames en pagaille, incantations verbeuses... Le sujet est une matière hautement inflammable susceptible à tout moment de déchaîner les passions hors de tout entendement.
Il y a les cabris, qui scandent le mot magique chacun à leur façon, en sautant sur leurs chaises, au point de finir par en faire du petit bois. Et il y a les vautours qui planent en trajectoires circulaires au-dessus de la laïcité, dont les battements d'ailes attisent la braise, et qui ricanent le même nom. |
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