Titre : |
La nouvelle alliance : Métamorphose de la science |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Ilya Prigogine (1917-2003), Auteur ; Isabelle Stengers (1949-...), Auteur |
Editeur : |
Paris : Éditions Gallimard |
Année de publication : |
1979 |
Collection : |
Bibliothèque des sciences humaines |
Importance : |
1 vol. (302 p.) |
Format : |
23 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
2-07-028750-6 |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
Que la science du XXe siècle ait renouvelé nos connaissances, c'est presque un lieu commun: il suffit de penser aux particules élémentaires, à l'astrophysique ou à la biologie moléculaire. On sait peut-être moins que cette science présente les signes d'un ébranlement qui altère jusqu'aux idées reçues touchant ce qu'il en est de l'ordre, de la nature et de la loi. La science classique a fait de la nature un automate; l'ère industrielle a équipé cet automate d'un moteur dont les ressources devaient s'épuiser tôt ou tard. La nature aujourd'hui a reconquis sa puissance d'invention. Le temps pénètre tous les niveaux de la description et, avec lui, la pluralité foisonnante des phénomènes évolutifs et des processus d'auto-organisation.
La science classique s'est trouvée associée à un désenchantement du monde. C'est la leçon que Jacques Monod entendait tirer des progrès de la biologie: « L'ancienne alliance est rompue. L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard.» Notre science n'est plus ce savoir classique, nous pouvons déchiffrer le récit d'une «nouvelle alliance ». Loin de l'exclure du monde qu'elle décrit, la science retrouve comme un problème l'appartenance de l'homme à ce monde. Les théories scientifiques ne peuvent plus supposer la possibilité d'un savoir omniscient; nous lisons, jusque dans leurs principes, les traces d'une activité d'exploration au sein d'une nature en évolution.
Les métamorphoses de la science concourent à rétablir la communication entre ce qu'on a appelé les «deux cultures», scientifique et humaniste, à un moment où la science et l'avenir des hommes se trouvent étroitement liés. La science occidentale du XVIIe siècle appartenait à un contexte culturel bien déterminé. Aujourd'hui, elle nous apporte des confins de l'Univers un message qui semble pouvoir s'intégrer dans un champ culturel plus vaste, un message plus respectueux d'autres interrogations et d'autres traditions.
Le savoir scientifique se découvre aujourd'hui «écoute politique» de la nature, processus naturel dans un monde ouvert.
Ilya Prigogine, né à Moscou en 1917, professeur à l'Université libre de Bruxelles, a reçu le prix Nobel de Chimie en 1977 pour ses contributions à la thermodynamique de non-équilibre, en particulier la théorie des structures dissipatives.
Isabelle Stengers, jeune chimiste et philosophe des sciences, collabore à l'équipe de Bruxelles. |
La nouvelle alliance : Métamorphose de la science [texte imprimé] / Ilya Prigogine (1917-2003), Auteur ; Isabelle Stengers (1949-...), Auteur . - Paris : Éditions Gallimard, 1979 . - 1 vol. (302 p.) ; 23 cm. - ( Bibliothèque des sciences humaines) . ISSN : 2-07-028750-6 Langues : Français ( fre)
Résumé : |
Que la science du XXe siècle ait renouvelé nos connaissances, c'est presque un lieu commun: il suffit de penser aux particules élémentaires, à l'astrophysique ou à la biologie moléculaire. On sait peut-être moins que cette science présente les signes d'un ébranlement qui altère jusqu'aux idées reçues touchant ce qu'il en est de l'ordre, de la nature et de la loi. La science classique a fait de la nature un automate; l'ère industrielle a équipé cet automate d'un moteur dont les ressources devaient s'épuiser tôt ou tard. La nature aujourd'hui a reconquis sa puissance d'invention. Le temps pénètre tous les niveaux de la description et, avec lui, la pluralité foisonnante des phénomènes évolutifs et des processus d'auto-organisation.
La science classique s'est trouvée associée à un désenchantement du monde. C'est la leçon que Jacques Monod entendait tirer des progrès de la biologie: « L'ancienne alliance est rompue. L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard.» Notre science n'est plus ce savoir classique, nous pouvons déchiffrer le récit d'une «nouvelle alliance ». Loin de l'exclure du monde qu'elle décrit, la science retrouve comme un problème l'appartenance de l'homme à ce monde. Les théories scientifiques ne peuvent plus supposer la possibilité d'un savoir omniscient; nous lisons, jusque dans leurs principes, les traces d'une activité d'exploration au sein d'une nature en évolution.
Les métamorphoses de la science concourent à rétablir la communication entre ce qu'on a appelé les «deux cultures», scientifique et humaniste, à un moment où la science et l'avenir des hommes se trouvent étroitement liés. La science occidentale du XVIIe siècle appartenait à un contexte culturel bien déterminé. Aujourd'hui, elle nous apporte des confins de l'Univers un message qui semble pouvoir s'intégrer dans un champ culturel plus vaste, un message plus respectueux d'autres interrogations et d'autres traditions.
Le savoir scientifique se découvre aujourd'hui «écoute politique» de la nature, processus naturel dans un monde ouvert.
Ilya Prigogine, né à Moscou en 1917, professeur à l'Université libre de Bruxelles, a reçu le prix Nobel de Chimie en 1977 pour ses contributions à la thermodynamique de non-équilibre, en particulier la théorie des structures dissipatives.
Isabelle Stengers, jeune chimiste et philosophe des sciences, collabore à l'équipe de Bruxelles. |
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